ZoRRO#3 – Historique
ZoRRO ZoRRO#3 Les documents ci-dessous vous donneront le détail des avancées du projet ZoRRO sur l’année 2023. Vous trouverez à…
La Zostère marine (Zostera marina) est une plante qui peut coloniser les lagunes méditerranéennes saumâtres. De mémoire d’homme et jusque à la fin des années 1960, elle était dominante dans notre étang de Berre, en couvrant sans doute jusqu’à 6000 ha des 15500 ha (voir la carte d’une étude de 1917).
Malheureusement pour elle et une bonne partie de la biodiversité de l’étang de Berre, celui-ci a été sacrifié à l’industrie, de manière parfaitement consciente au moment des « trente glorieuses » (1945-1975). L’étang de Berre a alors eu à subir, outre les rejets des sites pétrochimique de Berre-L’Etang et de La Mède, les rejets massifs d’eau douce de la centrale de Saint-Chamas (3,6 milliards de m3/an en moyenne, et jusqu’à 6,7 milliards en 1977), dernière centrale d’un système de détournement des eaux de la Durance. Ces rejets ont débuté en 1966 et sont devenu massifs à partir de 1968.
C’est surtout ces rejets que la zostère marine ne semble pas avoir apprécié, celle-ci n’ayant plus été retrouvée après 1972. Depuis, malgré des réductions de rejets de la centrale (à 2,7 milliards puis 2,1 milliards/an dans les années 1990 puis 1,2 milliards m3/an à partir de 2005), la plante n’est pas revenue.
Néanmoins à partir de 2007 timidement, puis à partir de 2013 plus fortement, sa cousine la zostère naine est revenue, et colonise actuellement l’étang de manière exponentielle, même si la surface totale est encore faible (50 ha ?). En 2009, le GIPREB a tenté de réintroduire les deux espèces par des transplantations sur 6 sites de l’étang, mais a conclu à un échec de l’expérience un an plus tard. A partir de 2016, au vu de l’expansion des zostères naines, des militants ont retenté des transplantations de zostères marines (et de cymodocées) dont certaines ont pris. Des transplants de 2009 ont également été retrouvé sur deux sites.
A l’été 2018 une crise dystrophique comme les lagunes méditerranéennes peuvent en connaître, mais particulièrement violente, a fait reculer les herbiers de zostères naines (de manière très disparate selon les sites) et semblé tuer tous les transplants de cymodocées et de zostères marines. Cependant cette crise ne s’est pas répétée les années suivantes et les herbiers de zostères naines ont depuis reconquis le terrain perdu, les taches de cymodocées sont reparties et même une tache de zostère marine, plante pourtant supposée fragile a été retrouvée.
En 2021, une demande officielle de transplantation a été faire par 8Vies pour la Planète et a été acceptée par la préfecture. C’est l’origine du projet qui s’est rapidement appelé ZoRRO (acronyme signifiant Zostère, le Retour Rapide comme Objectif).
La Zostère marine (Zostera marina) est en effet une plante protégée au niveau régional. Le projet ZoRRO a donc du se structurer avec des demandes d’autorisation officielle, qui sont données pour un an pour un protocole défini. Vous pouvez aller voir la page « ZoRRO - Historique / documents à télécharger » si cette histoire vous intéresse.
Nota : si la zostère marine est rare en méditerranée, elle est fréquente dans l’océan Atlantique nord et le pacifique Nord, dans les baies calmes et les estuaires. Elle en a disparu en de nombreux endroits et il existe de nombreux projets de réintroduction (aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Suède, au Royaume-Uni, au Japon…).
Dans le cas des rhizomes :
En 2022 nous avons eu l’autorisation de transplanter autant de rhizomes que nous voulons, mais il doit s’agir de rhizomes-épaves (arrachés naturellement). L’expérience nous a montré qu’après un fort coup de vent d’est, les rhizomes-épaves sont assez fréquents près des côtes de l’anse de Carteau, et faciles à ramasser. Il y a une confusion possible entre la zostère marine et une autre plante, la cymodocée (Cymodocea nodosa), mais il est inutile de les distinguer : les scientifiques pensent que les deux plantes peuvent être bénéfiques pour l’étang de Berre
Notre méthode est éprouvée et vous trouverez le tutoriel vidéo ci-dessous. Il n’y a pas de saison précise, les rhizomes semblent pouvoir être transplantés du printemps à la fin de l’automne (personne n’a essayé l’hiver mais il semble raisonnable de la laisser tranquille à ce moment).
N’hésitez pas à l’appliquer et la faire appliquer ! Vous n’avez pas besoin de nous (juste dites-nous où vous avez planté le rhizomes pour que nous puissions suivre leur développement éventuel).
Dans le cas des graines :
Dans le cas des graines, en 2022 nous avons eu l’autorisation d’en ramasser 100 000. Dans l’anse de Carteau, elles sont mûres en juin. La fenêtre de temps entre le moment où les graines sont matures et celui où elles commencent à tomber des tiges est assez étroite : 3 semaines environ. Il faut donc être réactifs et nombreux à ce moment. C’est cette partie qui nécessite des bénévoles et de l’organisation.
Le ramassage se fait en nageant (en combinaison, car l’eau est encore assez fraîche en juin).
Si vous souhaitez faire partie de l’organisation, il suffit de nous écrire zorro@8vies.fr, nous gérons un listing de bénévoles qui reçoit des newsletters liées au projet.
Nous prenons soins des graines jusqu’au mois de novembre dans nos laboratoires de l’étang.
Au mois de novembre, nous organisons les semis.
Depuis le 27 janvier 2024, une camera macro nous permet d’observer la croissance des graines de zostères marines de notre nurserie.
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